Alchimie spirituelle
L’alchimie spirituelle
Le texte ci-dessous énonce bien les principes et les matières de l’œuvre.
« Pour mener à bien les Opérations du Magistère l'artiste a besoin du Soufre et du Mercure des Philosophes. Il est également indispensable qu'il dispose de son eau permanente. Cette "eau qui ne mouille pas les mains" que Basile Valentin nomme le feu-eau et dont Dom Pernety nous dit : "il n'est point pris au tiré de la minière ; il s'acquiert par l'industrie et par l'art".
Soufre et Mercure se trouvent dans la Materia Prima, c'est-à-dire la première matière du Monde, c'est la Matière de l'Œuvre, la Pierre des Philosophes, la Minière des sages. Elle contient essentiellement le Soufre et le Mercure à "l'état natif", vivant par opposition au Soufre et au Mercure commun. La minière contient aussi le Sal Patrae en quantité infime.
C'est en prenant en compte les proportions de ces trois composantes de la « Materia Prima » que la Pierre initiale a été appelée l'Androgyne, l'Hermaphrodite, et que B. Valentin l'a figurée dans son Rebis par un corps double où sont présents Soleil et Lune, Mâle et Femelle, où DEUX se suffit à lui-même à l'état statique.
Hermès Trismégiste, Albert le Grand puis Paracelse nous disent que cette M.P. est appelée CINABRE. Partant de la M.P. c'est avec l'esprit et non avec le feu vulgaire que seront extraits, séparés Soufre et Mercure, par la dissolution et selon l'art.
Dans l'homme et dans l'humanité, la M.P. c'est ADAM, en hébreux ADAMA. Ce nom signifie Sol. Il désigne l'homme dans son sens collectif. Ce premier homme est celui d'après la "chute", il est souillé et correspond à la minière des Sages, toujours représenté dans la NUIT, dans une caverne ou dans un plus actuel Cabinet de Réflexion...Là sont le Soufre, le Mercure et le Sel des philosophes. C'est-à-dire le Corps, l'Ame et l'Esprit. "Cette chose là, dit Morienus au Roi Kalid, c'est de toi-même qu'il faut l'extraire car tu en es la mine".
L'homme, dans l'initiation, va devoir comprendre qu'il faut purifier en lui ces trois Composantes de son être pour les rendre aptes à la réalisation du Grand Œuvre. En cela il sera son seul initiateur. Il devra visiter l'intérieur du microcosme - semblable au macrocosme - pour y trouver la Pierre occulte (occultum lapidem).
Le sablier lui indique que pour réaliser cette tâche son temps est compté et qu'il devra user de la "Science des Balances" qui est connaissance des temps, des poids, des rythmes et des quantités. Ici les artifices sont vains et c'est pour cela que sont vaines aussi les distinctions profanes. Le crâne qui a contenu l'esprit - le Sal Patrae - n'est que l'élément séculier, temporel, mais que l'on ne peut mépriser car il est support de l'âme et de l'esprit dans le monde des formes (N’est-ce pas le Graal ?) ; c'est en lui que repose l'individualisation mais il n'est pas permanent. Le Coq, symbole du Volatil, nous indique comment - dans cette phase préparatoire - s'opérera la séparation du soufre et du mercure. »
Que penser de cette règle à 24 divisions. Ne rappelle-t-elle pas l'allégorie égyptienne des 24 portes franchies par le soleil qui symbolise également la journée du franc-maçon mais peut être aussi les 24 mois philosophiques nécessaires à la réalisation de Solve et Coagula de l’Oeuvre au blanc ( purification, début de la reconstruction ) ou les 24 vieillards de l’Apocalypse ou plus précisément encore la longueur d’un côté du carré de Jérusalem céleste.
Est- ce que je pense que l’alchimie est une science nouvelle. Je réponds non. Pourquoi ? Et bien tout simplement par ce que ce qui est décrit et désiré par les alchimistes correspond à la Genèse, à l’enseignement de Jésus et à l’apocalypse. Elle est aussi vieille que le Monde. C’est incontestablement une science du sacré car elle est une voie à la fois mystique et opératrice dans la succession d’opérations à effectuer, qui doivent mener à la libération de l’Etre.
Certes, la grande mission que s’est donné l’alchimiste est de re-parcourir les étapes de la naissance de la vie, cosmique et naturelle, et obtenir la régénération spirituelle de la matière et de la psyché ou bien en tant qu’artiste créateur du microcosme il s’assimile au Dieu architecte, créateur et organisateur du Grand Cosmos et se veut aussi à Son égal après avoir accompli le Grand Œuvre, conquis la Pierre Philosophale et s'être élevé à la compréhension de l'intelligible. L'alchimie est censée opérer sur une Materia prima, Première Matière, d’origine corrompue devant être travaillée, de façon à obtenir la pierre philosophale capable de réaliser la "projection", c'est-à-dire la transformation des métaux vils en or.
Un peu comme Apollonius auquel on a attribué des miracles que Hiéroclès mit en parallèle avec ceux de Jésus-Christ (miracles dont l'origine hermétique, d'après Fulcanelli ne fait aucun doute) on retiendra comme extrait de son traité (Traité du Secret de la Création des Etres d'Apollonius de Thyane) un passage où l'on pouvait lire sur une statue d'Hermès en pierre :
"Si quelqu'un désire connaître le Secret de la Création des Etres, qu'il regarde sous mes pieds."
Le narrateur creuse alors sous la statue et découvre un souterrain qui le conduit à un vieillard qui tient en main une tablette d'émeraude qui évoque bien sûr la Table d'Emeraude sur laquelle on pouvait lire : «C'est ici la formation de la nature ».
Cette démarche est-elle bien raisonnable ? Spiritualiser la matière par soi- même, quelle drôle d’idée ! N’est ce pas se prendre pour Celui qui est ? Le remplacer comme Créateur ? Ce n’est que de la prévarication et comme tout bon prévaricateur il sera dévoué par interdit.
« Les adorateurs des idoles pullulent. Leur amour n’est que fornication et prostitution. Leur or transmutera en plomb fondu qui brûlera leurs entrailles. » S.I
Mais comme trouvé dans un écrit:
« rien ne peut aboutir, dans ce domaine, sans Sa précieuse Inspiration (le « Donum Dei » : le Don de Dieu). Il s’agit, en réalité, de retrouver l’état de grâce originel, par des purifications successives, de plus en plus poussées, augmentant ainsi la difficulté à chaque étape. Le but réel est de conclure une nouvelle alliance avec le Divin, et, qui dit alliance sous-entend cérémonie, comme une sorte de mariage ou plutôt de « Remariage ».
Personnellement je dis réintégration de l’Etre spirituel, du Voyageur en retour car comme l ‘ écrit Jean : « Les Enfants de Dieu ne sont engendrés ni du sang, ni de la chair, Ni encore moins de la volonté des Hommes. Les Enfants de Dieu sont issus de Dieu »
d’où la nécessité d’un travail de purification à réaliser et de modification à apporter avec parfois des incarnations temporelles successives plus ou moins longues pour le Voyageur égaré. La foi sans faille en Dieu et en son Envoyé Suprême, son Fils est impérative autrement la quête n’est qu’une recherche illusoire d’immortalité. Qui confère le « corps de résurrection » ? Dieu. Pourquoi le nier ? Il n’existe qu’un seul Dieu. Il est à l’extérieur comme il est à l’intérieur. Autrement nous ne faisons qu’en construire un à notre convenance.
L’Ancien et le Nouveau Testament sont des écrits inspirés essentiellement spirituels, l’historicité n’est qu’un décor qui s’appuie sur un temps élastique « Le royaume de Dieu n’est pas de ce monde. », Comme tout décor il est remplaçable ! Un autre scénario peut s’écrire.
Avant de poursuivre mon développement, je vais faire référence une fois de plus à des définitions trouvées dans un écrit :
« L’Esprit ne doit surtout pas être assimilé à l’intellect. Il faut le voir comme une énergie vibratoire qui emplit l’univers, indépendante de nous, et pourtant indispensable à notre unité et notre intégrité. Si elle n’existait pas, nous n’aurions aucune apparence physique. Elle est en tout être et en chaque chose. Cette fréquence vibratoire détermine la composition de la matière et sa solidité ; elle est donc bien à l’origine de l’apparence des être et des choses.
L’Ame possède sa propre conscience, une mémoire indépendante, et des pensées distinctes de celles de l’intellect.
En résumé, l’Esprit crée et maintient la structure, l’Ame, elle, la fait fonctionner selon son propre mode. Le corps n’est qu’une façade mobile, malgré tout indispensable à la réalisation des expériences qui nous sont nécessaires. »
Que dit la Genèse ?
Dans un premier temps rappelons que la création se déroule à partir d’un monde divin préexistant.
Avant le commencement Dieu Est, transcendant (Comment cet Etre qui Estpeut-il habiter ce néant ?)
Il existe celle des 6 jours, microcosme ou spirituelle (ancienne métaphysique), celle du fleuve qui se divise en 4 bras et celle d’après le 7ème jour, macrocosme (celle des sciences) S’implantent alors des émanations spirituelles engendrées, célestes, en quête de purification.
6*1000 = 6000 ans (pour Dieu 1 jour vaut 1000 ans ou 1000 ans valent 1 jour)
1000 est l’expression binaire de 8, ce qui donne comme résultat 6*8 = 48.
6 correspond en décibel à la valeur de la qualité du signal d’1 bit.
En le multipliant par 8, nous calculons pour 1 octet ou 8 bits.
Le résultat est donc 48 décibels (mesure sans dimension) = la qualité du signal d’1 octet.
Ces grandeurs sans dimension interviennent entre autre pour la description de phénomène de transfert de fichiers
Nous parlons bien de la qualité d’une fréquence, d’une énergie vibratoire qui porte, transmet des informations (que nous pouvons nommer logos, verbe, parole) venant d’Ailleurs, à des fins de construction. Personnellement je ne l’appellerai pas esprit mais plutôt expression de Sa Puissance.
Suit une implantation spirituelle : là se trouve la prévarication, l’idolâtrie. En effet, l’idolâtrie est le rapport de soi à une image. Se prendre pour le Créateur, son émanation avant tout éveil est idolâtrie, prévarication. Puis « Genèse 1:27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme » L’homme qui a été fabriqué par Dieu à l’image de l’homme qu’il a créée se trompe. Le voyage est-il nécessaire pour apprendre à vivre en Esprit ? Nous sommes dans le Jardin d’Eden.
Nous sommes des Ames, des Etres spirituel intelligibles, insensibles.
Arrive la fabrication, celle du 7ème jour, macrocosme qui dépend totalement de celle du 6ème jours, microcosme, symboliquement représentée par le 4 ( 4 moment), intermédiaire entre le 6ème jour et le 7ème jour. Un homme et une femme sont fabriqués comme réceptacle ou utilisés comme réceptacle.
Ce Corps de Gloire n’est-il pas esprit, but à atteindre par l’être spirituel. Comment vivre en Esprit si nous ne sommes pas nous-mêmes des esprits purs pour exister en Lui dans sa toute Puissance, dans son Amour, dans l’harmonie de l’unité !
Matthieu : « Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. »
Que fait l’alchimiste, que désire – t – il, si ce n’est :
- se purifier progressivement
- rencontrer l’Esprit ou le Paraclet
- s’éveiller à la Plénitude de la Connaissance
- atteindre la perfection
- réintégrer dans l’Amour et l’Unité de Dieu.
N’est ce pas l’enseignement de Jésus ?
Comme l’écrivait Louis Gross dans Formes et nombres sacrés : « Le trois en manifestant le un à travers le Deux met en place tous les éléments pour que notre monde existe : matière, espace, temps. » 10*log10(21) = 1*10*log10(2) = 10*0,3 = 3
En fait, notre condition humaine s’avère être la plus naturelle de nos adversaires. La matière ne connaît pas la morale, les tabous, la compassion. Elle n’est que ce qu’elle doit être, ni plus ni moins. Il nous appartient de l’étudier, de la connaître, de la maîtriser pour s’en dégager par la fusion.
L’amour de son prochain est le moyen le plus efficace pour contrecarrer l’action structurelle psychologique de cette conscience allant de pair avec le déploiement conjoncturel d’un déterminisme aléatoire de la matière. Le psychologique est étroitement lié à la matière. Il en est un reflet. De cette condition humaine, nous devons construire un comportement humain ouvert en direction de l’humanité, de tous les fils de l’homme.
« Pour connaître le Divin nous devons toujours connaître les deux élément de son état ».
Evangile de Marie Magdala
Que lui a dit l’Enseigneur :
« Je suis sortie du monde grâce à un autre monde,
une représentation s’est effacée
grâce à une représentation plus haute.
Désormais je vais vers le repos
Où le temps se repose dans l’Eternité du temps.
Je vais au Silence. »
Gloire à Son Nom!