Réconciliation
De quel christianisme s’agit-il pour le R..E.R?
Puis - je m’approprier les capacités matérielles, spirituelles et sublimes de la création pour satisfaire aux besoins de mon être terrestre, réintégrer le principe même, peupler cette dimension et devenir Dieu ? Est-ce de l’émancipation ? Je dirai de la prévarication, de l’inintelligence. Est-ce bien raisonnable ?
Parlons-nous d’immanence ou de transcendance, d’immanence de la substance et de la transcendance de l’esprit ?
Le principe ou substance est- il déjà présent en soi même ou est-il une cause supérieure et extérieure au-delà du perceptible et de l’entendement, d’une autre nature ?
Il semblerait que le christianisme du rite écossais rectifié soit un christianisme qui allie l’immanence de la substance à la transcendance de l’Esprit. De ce fait ce christianisme doit impérativement s’appuyer sur la Sainte Trinité pour la substance (triple essence- triple puissance – quatrième puissance ou opération) et sur l’incarnation pour la double nature (corps et esprit). L’opération donne comme résultat ce qu’appelle le R.E.R la réconciliation ou symbiose par un mouvement inversé de l’incarnation entre la personne terrestre déjà porteuse de la substance ou du principe et le processus actif de déification issue de la Sainte Trinité.
J’appelle cela un délire cannibale prévaricateur blasphématoire contre l’Esprit.
Dans ce cas on peut dire connais-toi, toi- même. Vas à la rencontre de ton principe de substantialité issu de toi- même et par l’esprit qui vient d’ailleurs tu seras transformé et tu réintégreras. Travaille toi- même la pierre, pierre qui je rappelle est le Temple de Dieu, que tu es en utilisant la lumière qui vient de l’Au-delà et « lorsque la vie extérieure sera devenue semblable à la vie intérieure, alors il n’y aura qu’une seule naissance ». Ainsi le régime rectifié doit se consacrer « à la révélation de la Révélation. »
En fait il n’y a rien de chrétien puisque notre Seigneur Jésus Christ et son enseignement sont totalement absents de cette doctrine digne des Nicolaïtes, doctrine qui malgré l’intention des auteurs peut être à nouveau christianisée dans son interprétation.
Le but final n’est- il pas plutôt que la conscience se réalise avec l’aide de l’Esprit ou de la Parole, Parole qui vient engendrer une émanation de Celui qui est transférée sur l’unité biologique, Parole et émanation ayant une même origine ?
Le principe est- il déjà présent en soi même ou est-il une cause supérieure et extérieure au-delà du perceptible et de l’entendement, d’une autre nature ?
La méditation sur les symboles et la participation aux rites ont pour fonction de faciliter cette concentration » Le travail initiatique est essentiellement constitué par la « concentration », qui doit tendre vers « l'unification de tous les éléments de l'être dans le travail intérieur, nécessaire pour que s'opère la « descente » de l'influence spirituelle au centre de cet être. Guénon veut donc réaliser cet au-delà de l’Etre par le moyen de « l’intellect transcendant » ersatz de l’Esprit Saint chrétien qui est le seul véritable lien entre l’homme et la divinité. Pour Guénon, seule la transmission à l’initié « d’une influence spirituelle » est transmission initiatique. Elle permettra l’accès à « l’intellect transcendant ».
Eckhart explique que l’âme humaine sans conscience, à l’origine, ne pouvait pas recevoir l’être créé par Dieu. Aussi, Dieu, en s’appuyant sur l’intellect de la créature pour voir Dieu et sa volonté d’action pour accéder à la vision de Dieu, la rendit réceptacle pour une incarnation de Lui- même en substance par le processus de la sainte Trinité (le Père, le fils, le saint Esprit) pour que puisse naître l’Etre, en fait pour que l’homme à l’image de Dieu apparaisse. Dieu est toujours considéré comme principe créateur impersonnel, comme cause première, ou l’être par l’essence, le soleil. L’homme, le croyant, possède donc une âme consubstantielle par le Père et le fils. Il est devenu semblable à Dieu et par sa foi l’engendrement par l’Esprit peut se réaliser. L’homme devient divinité.
L’homme, après opération possède le principe en lui dès sa création. L’être en définitive émane de lui. Par transcendance l’Esprit vient naturellement l’engendrer pour faire accéder l’âme de la créature à la vie éternelle, la sauver. Aurait-il acquit une âme immortelle ?
Où va alors cette âme ? Elle retourne dans le principe, dans le soleil. Pauvre fol, encore un chemin de mort ! Son âme n’est pas éternelle.
En fait tout se déroule dans l’âme humaine.
Où est mon Seigneur et Maître Jésus Christ par qui rien ne peut être racheté, délivré en dehors de Sa Volonté.
Encore de la prévarication, abominations de désolation.
D’où pour moi, le contournement des Ecritures digne d’un jésuite par le fait d’avoir associer l’immanence de la substance provenant de l’homme terrestre à la transcendance de la lumière porteuse de la Parole qui vient en lui par attraction pour l’engendrer enfant de Dieu.
Les Ecritures ne nous décrivent absolument pas ce processus. Il existe bien un homme terrestre, celui du 6ème jour et un homme céleste celui du 7ème jour à qui l’Eternel va donner selon Sa Volonté une identité ‘l’intelligence, la Parole et l’image).
Platon a dit : « Maintenant que nous savons que l’âme est immortelle, il n’y a pas pour elle d’autre moyen d’échapper à ses maux et de se sauver que de devenir la meilleure et la plus sage possible. »
Quels sont ces maux et se sauver ? Pour qu’elle raison, pour aller où, pour quoi faire ?
La seule proposition qui me convient est celle de « devenir la meilleure et la plus sage possible ». Il s’agit de travailler sur soi-même pour s’améliorer moralement et intellectuellement dans le but de participer à l’accueil de « quelque chose de plus grand » qui nous dépasse.
De quoi nous parle Platon avec son âme en trois parties ?
La première ou logos, la rationnelle, la raison ou intellect, celle par laquelle l’âme raisonne. La partie immortelle. Dit autrement : la pensée.
La deuxième ou intermédiaire ou thumos, la volonté, le courage : sa vertu, la partie ardente.
La troisième, irrationnelle ou épithumia, la concupiscence, celle par laquelle l’âme désire , la tempérance est sa vertu. L’action.
Et de rajouter que le corps est le « tombeau de l’âme ».
Monde sensible, monde des idées. L’âme est du domaine de la pensée, des idées.
En fait, la civilisation grecque a pollué par ce concept l’enseignement juif et chrétien.
L’âme ne quitte en aucune façon le corps. Cette entité n’a aucune existence. Elle ne donne pas une réplique spirituelle de la personne humaine, autrement prévarication. Les chérubins sont là. Elle n’est que l’intériorité d’une pensée émotionnelle et morale. Ce n’est qu’une approche humaine, de son ego qui veut contourner l’échéance inévitable du retour à la poussière. Cette approche est aussi vieille que la première prise de conscience par l’homme de sa mort.