Article 14
ARTICLE 14 :
Le Grand Prieuré Indépendant d’Occitanie se réfère aux « anciens devoirs », notamment au respect des traditions de la Franc-maçonnerie et à une pratique scrupuleuse des rituels et du symbolisme comme moyen d’accès au contenu initiatique de l’Ordre.
Que sont les anciens devoirs, les traditions de la franc-maçonnerie, les pratiques scrupuleuses rituels et symboliques et le contenu initiatique de l’Ordre ?
Lorsque la guerre de 100 ans débuta en Angleterre (1337), le besoin de soldats et d’argent fit fermer des chantiers gothiques coûteux. Un syndicat fut créé. Il avait pour but de fournir du travail aux maçons non partis à la guerre qui se trouvaient au chômage. (1336 : Règlements pour les maçons de Londres.) Cette société, composée uniquement de compagnons et de maîtres ne recevait en son sein que des apprentis. La réception d’un apprenti se faisait au cours d’un rite : le Rite des Anciens Devoirs. Il était lu au récipiendaire un livre consignant l’histoire légendaire du métier, un éloge des sept arts libéraux et les diverses règles morales à respecter dans le métier et dans la vie de citoyen. Il demeura en vigueur jusqu’en 1729. La spiritualité développée préconisée se voulait une synthèse entre la République de Platon (élévation morale) et la règle monastique de Saint Benoit. Ce rite d’essence catholique est devenu par l’histoire anglican.
En 1637, en Ecosse, apparait un nouveau Rite dit du Mot de Maçon. Il préconise une spiritualité biblique basée sur une théologie calviniste allégorisée par le temple de Salomon. Elle consiste à interpréter symboliquement les éléments du temple de Salomon à la double lumière des divers monuments d’architecture décrits dans la Bible pour déboucher à long terme sur les notions d’Esprit et d’Etre ou « YHVH ». En 1730 par le biais de la légende d’Hiram, elle demandait à ce que soit personnellement réassumé la Passion de Jésus de Nazareth pour accéder à la portée ontologique ou connaissance de l’Etre en tant qu’Etre, de l’Etre en soi, de cette passion douloureuse. N’est-ce pas un beau rituel ? Comme celui de stricte observance.
Pour la stricte observance puisque je suis dans une loge de stricte observance je dirai que la structure des rituels des 3 premiers grades s’appuie sur l’Ancien Testament et le 4ème (le Guide) sur le Nouveau Testament.
« L’Ancien testament concerne le peuple de Celui qui est que Celui qui est a fait sortir d’Egypte pour le conduire en terre promise dans le respect d’une loi donnée qui devait le préparer à y entrer. Qu’est l’Egypte ? Qu’est la terre promise ? Qui est le peuple de Celui qui est ? Les hommes n’en sont-ils que sa maison ? Que manque-t-il ? Un Guide ?
Le Guide est donné par Celui qui est. Il est venu pour accomplir, faire franchir la porte après jugement. L’émanation qui a transmigré doit se transformer et la matière anéantie au moment de son retour en Esprit.
Christ, Lumière du monde, présent en Genèse se dévoile en Apocalypse. » Le Livre
Il me semble évident que nous devons interpréter en nous appuyant sur les Ecritures, le Livre de la Parole, Parole de Vérité qui avec le tapis de loge forme la loge.
Je suis franc- maçon, un ouvrier libre dans une loge souveraine libre. L’Obédience n’est qu’une structure administrative qui fédère.
Il existe autant de définitions de la franc- maçonnerie qu’il y a de franc- maçon. Aussi voilà ma conception : elle peut remonter à Pythagore. Pour certains elle remonte à Adam et Eve, d’autres aux templiers, d’autres au 18ème siècle (Anderson), d’autres aux anciens devoirs. Certains s’octroient même le droit d’imposer au nom d’une liberté de pensée comme ils le disent le fait d’être les seuls à pouvoir donner la qualité de franc- maçon. Grande arrogance sectaire, dogmatique et totalitaire. Dans ce cas cette liberté de pensée n’est qu’une pensée unique, une standardisation totalitaire de l’esprit humain pour son bien. La franc- maçonnerie est intemporelle. Elle est diversifiée. Son nom change en fonction de chaque époque. Elle véhicule une connaissance secrète qui nous vient de loin et se doit de la transmettre aux générations futures. Si la franc- maçonnerie ne remplit pas sa mission, une autre structure prendra le relais. J’aime à le penser. Mais c’est moins sûr.
L’Initiation, dans sa perception ésotérique désigne-t-elle uniquement celui qui progresse dans son émancipation personnelle et spirituelle comme bon lui semble et selon sa propre volonté ? Arrêtons là ! Une seule question : le christianisme est- il compatible avec la franc- maçonnerie ? Je dirai oui, mais à travers une approche que seuls les maçons, indépendamment de leurs sectarismes, peuvent avoir, une approche en esprit et vérité dégagée de la tradition chrétienne, celle des hommes que les Pères de l’Eglise romaine ont établie, pour s’enfoncer par la religion qui relie à, dans les Ecritures foisonnantes de symbolisme qui portent la connaissance ultime. La franc- maçonnerie au départ était chrétienne. Certains l’ont dévoyé en disant déchristianiser ses rituels pour la rendre universel. Quel universalisme porte l’homme sinon lui- même ? Qu’est-il dans la création ? Un élément pas si important que cela puisqu’il connait la mort. Pour qui est la Vie qui a besoin de sa mort ? Il est donc important. Il procède bien de l’universel comme en, en étant un objet du processus. « Mais aucune universalité ne réside en lui en l’absence de Celui qui Est dans son action de création. » S.I